POVI #2

Performance de poésie visuelle écrite au fil de l’exposition H – du collectif Aristide à la Milkshake Agency à Genève en mai 2018.


Texte:
– Avant – ce simple vocable à la sonorité binaire m’évoque un âge obscur où l’incertitude faisait loi. Une loi qu’ils nommaient divine ou naturelle alors qu’ils n’en saisissaient même pas l’essence, tout en se gaussant de métaphysique à son sujet. Leur royaume érigé par les maladies elles-mêmes les ensevelissait – ils s’en réjouissaient. « C’est la vie ! » clamaient-ils. Pourtant, ils s’étaient fabriqués des dieux immortels – le statut d’inférieur rassure dès lors que l’on se sent incomplet. Ou fini. L’in – fini palliait cela. Manquaient-ils de courage ? Ou l’animalité les étouffait-elle encore totalement ? La compréhension du binaire n’était encore qu’à sa forme fœtale – tout leur apparaissait comme flou & subjectif. « C’est la vie ! » répétaient-ils en un credo qui se voulait absolu. Maintenant, ce maintenant que nous avons fixé en une éternité aussi stable que le déplacement de photons au travers d’années-lumière – nous savons. Et nous maîtrisons. Il ne nous reste plus qu’à redécouvrir quelques bribes qui ne sont maintenant qu’ornementations. Cela m’intrigue. Je me sens différent des autres. Qu’entendaient-ils par amour ?

Feutre craie sur vitre

© Antón de Macedo – 2018