PODY #1

Ordures, déchets, cadavres, les rues ne sont qu’une succession d’empilements en tous genres. La folie qu’inspire la ville du Caire possède un nombre de saveurs aussi impressionnant que la palette de dieux du panthéon de l’Egypte Antique. Après s’être habitué à de simples notions de survie, on commence à mieux saisir le rythme cardiaque de la ville, comme une chanson débarrassée des grésillements d’une station de radio mal captée. Et des terreurs demeurent.

Moi, petit suisse, habitué à trier ses déchets, constamment angoissé pour sa participation quotidienne au viol collectif que nous pratiquons sur notre propre planète, moi, écologiste à la petite semaine, je ne m’en suis pas remis. Le Caire, gigantesque décharge à ciel ouvert; j’en suis resté béat d’incrédulité, puis j’ai fini par y participer.

La superposition des vers durant le déroulement du poème s’est imposé comme une évidence. Un visuel frontal, où chaque vers ne laisse que des miettes à son prédécesseur, celui qui lui a pourtant permit d’avoir sa place; celle de la cohérence.

Première performance de la série PODY, PODY #1 a été créée durant la résidence artistique de 5 mois de Antón de Macedo au Caire, entre 2013 et 2014. La performance fut présentée dans le cadre de l’exposition Herding Chimeras dans la galerie d’art contemporain Darb 1718, située dans le vieux Caire de la capitale égyptienne. Cette exposition présentait aussi la collaboration peinture figurative – poésie des artistes Amro Okacha et Antón de Macedo et la série Catachrèse du photographe Olivier Gschwend.

Cette performance a aussi été présentée au centre culturel Artellewa, dans le quartier de Ard el Lewa du Caire.

Écriture et jeu: Antón de Macedo
Performance jouée sur Monochrome de Rorcal

© Antón de Macedo – 2014